2023 : l’année de l’automatisation des tâches ?

Au Canada, plus d’un million de postes sont désormais vacants. Les entreprises doivent donc trouver des solutions pour embaucher et retenir les personnes qui travaillent pour elles. L’automatisation des tâches fait partie de la solution. 

 

Malgré les mythes tenaces, en partie liés aux représentations de robots semant le chaos dans les films de science-fiction, les machines pourraient bel et bien nous aider. Selon une récente étude menée par la Banque de développement du Canada (BDC), les entreprises qui ont automatisé certains aspects de leurs activités auront moins de difficulté à embaucher. Par ailleurs, elles sont près de deux fois plus susceptibles de voir leurs ventes dépasser la moyenne de leur secteur.

Pourtant, seule une PME canadienne sur quatre a automatisé une ou plusieurs de ses tâches, selon la BDC. « Oui, la robotisation — comme les autres évolutions technologiques — va permettre de contrer le manque de main-d’œuvre pour certains postes, comme dans les industries manufacturières, confirme Sylvie St-Onge, professeur à HEC Montréal. Elle permettra aussi aux entreprises de rester plus productives. »

Ainsi, les tâches répétitives et monotones comme la saisie de données et le remplissage de formulaires gagneront à être automatisées. Pendant ce temps, les humains se concentreront davantage sur les activités plus intéressantes et complexes et développeront des qualifications à forte valeur ajoutée comme la gestion ou la conception de systèmes informatiques. « Ça va créer un besoin pour certains types de compétences et en faire disparaître d’autres », explique Simon Savard, économiste principal à l’Institut du Québec.

Dans le domaine de la santé, durement touché par la pénurie de main-d’œuvre, des solutions existent, comme des machines permettant de traiter les ordonnances complexes et de réduire les erreurs en pharmacie. Des secteurs comme la distribution alimentaire bénéficieraient également de l’automatisation de certains emplois difficiles à pourvoir, et souvent au payés au salaire minimum. Par exemple, les chaînes de supermarchés ont encore peu de caisses en libre-service dans leurs succursales.

Déconnexion 

Actuellement, au Québec, environ 250 000 postes vacants sont affichés par les entreprises alors que 60 % d’entre eux nécessitent un diplôme d’études secondaires ou moins. « Il y a une déconnexion entre les besoins des entreprises et les compétences des personnes qui arrivent ou qui sont sur le marché du travail, indique Simon Savard. Une vaste majorité de jeunes ont soit un diplôme d’études collégiales, soit un diplôme universitaire. »

Si l’automatisation fait donc partie de la solution face à la pénurie de main-d’œuvre, elle doit être combinée à une formation accrue pour l’acquisition des nouvelles compétences recherchées et à l’adoption de nouvelles technologies dans les entreprises, entre autres.

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