Pour une majorité des membres des nouvelles générations sur le marché du travail, la carrière ne semble plus être la priorité. La conciliation travail-vie personnelle est aujourd’hui plus importante que jamais, selon le récent sondage Travaillons ensemble, du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ). Il s’agirait même de l’un des critères principaux des salariés et salariées en poste et des personnes à la recherche d’un emploi.
En septembre dernier, le RJCCQ a dévoilé les résultats d’un sondage, mené en collaboration avec la firme Léger, qui brosse le portrait des attentes et des besoins professionnels des travailleurs et travailleuses de moins de 35 ans. Selon les données publiées, 62 % des personnes sondées préfèrent donner la priorité à leur vie personnelle plutôt qu’à leur carrière. Seulement 6 % miseraient sur leur carrière en premier lieu.
Télétravail et vie personnelle
Les données compilées ont montré notamment que les plus jeunes employés et employées souhaitaient continuer à faire du télétravail (66 % en tout temps, et 33 % selon un modèle hybride) afin de gagner du temps qui pourrait être investi dans le développement de leurs compétences et leurs projets personnels.
Pour la jeunesse, travailler à la maison permet surtout de mieux concilier travail-vie personnelle, une réalité définie par beaucoup comme non négociable lors de la recherche d’un emploi. Ainsi, 71 % personnes sondées considèrent la conciliation travail-vie personnelle comme un élément primordial à prendre en considération dans le choix d’un employeur, une tendance à la hausse ces deux dernières années. Pour cette majorité de jeunes professionnels et professionnelles, travailler chez soi permet surtout d’éviter de perdre du temps en déplacement vers le bureau et de bonifier les heures dont on dispose pour sa vie personnelle et familiale.
Tendance du quiet quitting
Cette priorité donnée à la conciliation travail-vie personnelle concorde avec la tendance au quiet quitting ou « démission silencieuse », que les générations Y et Z ont grandement contribué à faire émerger aux États-Unis. Ce phénomène signifie qu’une personne effectue seulement les tâches minimales demandées par son poste, sans en faire davantage.
Le principe derrière le quiet quitting est donc de privilégier le temps passé avec ses proches, tout en réduisant le risque de souffrir d’un épuisement professionnel. Ceux et celles qui adhèrent à cette tendance au « désengagement » envers le travail accordent plus d’importance aux choses extérieures à leur emploi, ne font jamais d’heures supplémentaires, n’ont pas comme ambition de gravir les échelons et misent sur leur bien-être avant tout.