Formation en gestion hôtelière: débouchés et métiers porteurs – Les métiers de l’hôtellerie sont très demandés au Québec, au Canada, mais aussi partout dans le monde. Ils ouvrent donc de belles perspectives à qui aime voyager et vivre des expériences. Pour en savoir plus, nous nous sommes entretenus avec Jean-Thomas Henderson, professeur à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et à l’UQAM en gestion hôtelière. Lumière sur la formation en gestion hôtelière.
Combien de temps dure une formation en gestion hôtelière?
Au niveau collégial, la formation de technique en gestion hôtelière dure trois ans. Chaque année, la formation se termine par un stage ici ou à l’étranger selon les années.
Au niveau universitaire le programme du baccalauréat en gestion hôtelière et de restauration se donne conjointement avec l’UQAM. De plus, pour les étudiants de l’ITHQ, le cheminement DEC-BAC intégré permet de suivre une formation collégiale et universitaire de premier cycle en cinq années plutôt qu’en six, pour obtenir un diplôme d’études collégiales (DEC) du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, un diplôme Signature ITHQ ainsi qu’un diplôme de baccalauréat en gestion du tourisme et de l’hôtellerie de l’UQAM.
Quels sont les secteurs de formation proposés par l’école en ce qui concerne l’hôtellerie?
Nous offrons trois formations en gestion hôtelière. En plus du baccalauréat mentionné plus haut, l’ITHQ propose le programme Signature au niveau collégial, intitulé Gestion en hôtellerie internationale, un programme offert dans un environnement d’apprentissage bilingue, et enfin, un diplôme de Hautes Études en gestion hôtelière internationale (HEGHI).
À quels métiers l’école forme-t-elle et dans quels secteurs?
Nos étudiants ont de plus en plus d’intérêt pour l’entrepreneuriat. Ils reprennent un restaurant familial, montent une auberge en région. Ils travaillent, bien sûr, pour des bannières et des chaînes, mais pas seulement. En fait, on les forme avec les plus hauts standards de l’industrie pour qu’ils puissent optimiser leurs compétences et choisir le chemin qu’ils souhaitent : que ce soit dans un Relais & Châteaux ou dans une auberge de jeunesse, ils seront outillés pour faire une différence! Aussi, beaucoup partent exercer à l’étranger.
Quel est aujourd’hui l’état du marché de l’hôtellerie au Québec et au Canada?
Le marché est excellent au Québec et au Canada. Et il a beaucoup changé en 2016. Il y a eu beaucoup d’acquisitions, notamment celles de Sheraton et Delta rachetés par le groupe Marriott. En tant qu’employé, si on est aujourd’hui engagé par Marriott, la perspective d’avancement est incroyable. Les étudiants peuvent travailler partout dans le monde, dans des établissements de toutes tailles et de toutes catégories. À l’étranger, le Canada est perçu comme un pays sécuritaire, ce qui joue en notre faveur, notamment pour la tenue de congrès et de conférences. De plus, nous sommes actuellement à la croisée des chemins : les nouvelles technologies pénètrent le marché et commencent à changer la donne. Marriott vient par exemple de lancer son Snapchat et AccorHotels a acheté une plateforme de réservation en ligne de maisons de luxe.
Quels sont les postes les plus demandés?
Au niveau opérationnel, c’est l’entretien ménager. Le taux de roulement y est élevé. Et je ne parle pas seulement de faire les chambres, mais de superviser et de diriger cette activité. Pourtant, c’est un beau métier, mais pas assez valorisé. Les vérificateurs de nuit sont aussi très recherchés. On manque aussi de personnel du côté des ventes.
Quel est le taux de placement à la sortie de la formation en gestion hôtelière?
Il est de presque 100 % pour notre école et ceux qui ne sont pas dans ces 100 % sont en général les étudiants qui décident de poursuivre des études universitaires. C’est donc très encourageant.
À plus long terme, quelle est votre vision du marché de l’emploi?
Certains établissements continueront de se centrer sur l’humain, le contact humain et l’importance d’un sourire. Mais d’autres favoriseront la robotisation comme certains hôtels le font déjà. Au Japon, au « Henn na hotel », près de Nagasaki, c’est 70 % du personnel qui est robotisé pour s’occuper des chambres et conduire les voitures. Les tâches des employés sont en train d’être redéfinies. Plusieurs hôtels utilisent aujourd’hui la réalité virtuelle. Au Marriott de Londres, on peut se marier comme si on était sur une plage d’Hawaï. À l’aéroport d’Orly, à Paris, des hologrammes orientent les passagers vers la porte d’embarquement. Une chose est sûre, la technologie doit absolument rester à sa place. Si l’humain est capable de faire mieux que la machine, l’humain doit toujours primer.