En cette période de rentrée scolaire et alors que l’ombre d’une deuxième vague de COVID-19 plane, l’économie continue sa reprise au pays. Voici comment ça s’annonce sur le marché de l’emploi en septembre, chiffres à l’appui.
Quelque 246 000 emplois ont été créés le mois dernier, selon la plus récente Enquête sur la population active de Statistique Canada réalisée dans la semaine du 9 au 15 août. Après des gains de 419 000 emplois en juillet, il s’agit d’un bilan positif pour un quatrième mois consécutif depuis le début de la pandémie, même s’il manque toujours 1,1 million d’emplois pour retrouver les niveaux observés en février 2020.
Le rapport indique également un recul du taux de chômage au pays : il s’affiche maintenant à 10,2 %, soit 0,7 point de pourcentage de moins qu’en juillet.
Même scénario au Québec : le taux de chômage a diminué de 0,8 point de pourcentage, pour s’établir à 8,7 %. De plus, quelque 54 200 emplois ont été créés en août dans la Belle Province. Fait intéressant : il s’agit surtout de postes à temps plein.
https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200904/dq200904a-fra.htm?HPA=1
https://www.journaldemontreal.com/2020/09/04/le-taux-de-chomage-au-quebec-diminue-a-87–en-aout
Des secteurs en quête de travailleurs
Nul ne sera surpris : la pandémie continue d’exacerber la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la santé. Non seulement on manque de préposés aux bénéficiaires, d’infirmières et d’inhalothérapeutes, mais également de travailleurs pour les services alimentaires, la buanderie et les tâches de salubrité, sans oublier les spécialistes liés à la réadaptation et à l’aspect psychosocial, comme les physiothérapeutes, les psychologues et les travailleurs sociaux. D’ailleurs, à lui seul, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean affiche près de 100 postes actuellement à pourvoir.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1730619/postes-travail-embauches-salon-virtuel
Le secteur de la fabrication est aussi en quête de main-d’œuvre. La situation de l’usine de fabrication de meubles Canadel en est un bon exemple. Les carnets de commandes explosent et au moins 50 travailleurs supplémentaires seraient nécessaires pour répondre à la demande. Explication ? De nombreux ménages québécois ont décidé de dépenser leur budget voyage dans des projets d’aménagement résidentiel. De même, l’incitation gouvernementale à acheter des biens produits localement commence à porter ses fruits.
Enfin, devant l’imminence d’une deuxième vague, pas moins de 250 postes d’agents experts en désinfection ont été créés chez Qualinet. Objectif : répondre à la demande croissance, que ce soit dans les hôpitaux, les centres de soins longue durée ou les bureaux.
Le commerce de détail en détresse
Malgré tout, rien ne va plus dans le secteur de la vente au détail. Depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, en mars, plusieurs entreprises québécoises et canadiennes ont dû se placer à l’abri de leurs créanciers, notamment Aldo, Reitmans, SAIL, Davids Tea, Tristan et Lolë. Et ce n’est pas terminé : c’est maintenant au tour des chaînes montréalaises Ernest, spécialisée dans les vêtements pour homme, et Dyamite, aussi derrière la bannière Garage, de vivre des difficultés financières. On ignore encore pour l’instant si ces restructurations engendreront des fermetures de magasins et des pertes d’emploi.
https://www.journaldemontreal.com/2020/09/04/ernest-se-place-a-labri-de-ses-creanciers-1#cxrecs_s