Le saviez-vous ? Depuis le 1er janvier 2019, les employés peuvent refuser de travailler s’ils n’ont pas reçu leur horaire 5 jours à l’avance. Quelles sont les répercussions de cette nouvelle disposition sur les travailleurs et sur les employeurs des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration ?
Les employés des domaines de la restauration et de l’hôtellerie sont fréquemment contraints à subir des horaires de dernière minute, une réalité bien connue des travailleurs de ces secteurs professionnels dynamiques.
Coordonnatrice du service des bars et sommelière depuis plusieurs années, Alexandra Menegazzo a expérimenté de nombreuses fois ce fonctionnement qui peut parfois s’avérer agaçant. « J’ai souvent reçu mon horaire quelques jours avant le début d’une période de travail, ou même la veille, alors qu’on me demandait de me présenter le lendemain. Le pire, c’est d’être en attente ou sur appel la journée même. Mais la réalité est que le gérant responsable doit souvent attendre de voir s’il y a beaucoup de réservations avant d’ajouter des employés à l’horaire… »
Une solidarité employeur-employé ?
Cette modification de la réglementation occasionne certaines retombées chez les travailleurs des différents secteurs du service, normalement accoutumés à ces horaires peu stables. Elle affecte cependant aussi les employeurs qui doivent bien souvent composer avec un achalandage incertain, tributaire des saisons et des jours de la semaine, avant de distribuer adéquatement les heures de travail. « C’est sûr que c’est pratique et agréable d’avoir des quarts de travail fixes, croit Alexandra Menegazzo. Auparavant, cela venait plutôt avec l’ancienneté et l’expérience. Mais je pense que les employés doivent aussi être compréhensifs et aider leur patron. Il est déjà assez difficile pour eux de faire survivre leur établissement. »
Prônant la souplesse et soulignant l’importance de l’esprit d’équipe dans ce secteur d’emploi, la jeune femme ajoute qu’elle ne choisirait pas de manquer le travail parce qu’elle n’a pas reçu son horaire 5 jours à l’avance. « Même si c’est maintenant dans mes droits, à moins d’un empêchement de dernière minute ou d’une raison de force majeure, je me présenterais quand même au travail », conclut-elle.