Les retards de paiement sur les plateformes en ligne et les applications mobiles suscitent une vive frustration chez les personnes qui travaillent à la demande, révèle une étude récente de Paiements Canada. Selon les résultats de cette enquête, plus de la moitié des répondants expriment leur mécontentement face aux problèmes associés à leur rémunération.
L’économie à la demande est désormais un pilier de l’emploi pour plus d’un travailleur canadien sur dix (12 %), 21 % d’entre eux dépendant exclusivement de ce mode de travail pour leur revenu principal, et 65 % l’utilisant en complément d’autres sources de revenus. Il s’agit d’un « travail de nature ponctuelle, effectué à des intervalles plus ou moins réguliers selon les besoins de l’employeur », d’après la définition de l’Office québécois de la langue française (OQLF).
Les plateformes en ligne et les applications mobiles telles que Clickworker, Crowdsource, Fiverr, Uber, TaskRabbit et Etsy sont utilisées pour trouver des emplois temporaires. Selon l’étude de Paiements Canada, 51 % des travailleurs à la demande qui font affaire avec ces plateformes signalent des retards de paiement récurrents. Cette situation a un impact direct sur leur stabilité financière et leur capacité à gérer leurs dépenses quotidiennes.
D’autres problématiques sont identifiées, notamment le manque de transparence dans les méthodes de calcul de la rémunération et les difficultés à résoudre les problèmes de paiement avec les fournisseurs de services. Les personnes qui travaillent à la demande déplorent un manque de soutien et de communication de la part des plateformes.
Les personnes interrogées font également face à un écart significatif entre leurs préférences de paiement et ce qui leur est proposé. Si le virement électronique est privilégié par 48 % d’entre elles, un tiers est actuellement payé au moyen de PayPal, tandis qu’un autre tiers est rémunéré en argent comptant.
Vers une réglementation accrue
L’étude souligne ainsi la nécessité de réglementer davantage les pratiques de rémunération dans l’économie des petits boulots et de mettre en place des mesures de protection contre les retards de paiement injustifiés. De leur côté, les répondants réclament des règles plus strictes concernant les délais de paiement ainsi que des mécanismes de résolution de problèmes plus efficaces.
Concernant ces préoccupations, Paiements Canada, responsable de l’infrastructure de paiement au pays, appelle à une collaboration entre les plateformes en ligne, les gouvernements et les organismes de réglementation. L’objectif est de mettre en place des normes de paiement équitables et transparentes pour les travailleurs à la demande afin d’améliorer leur rémunération et de réduire les retards de paiement.