La hausse du coût de la vie pèse sur les employés au Canada, qui éprouvent des difficultés financières et peinent à gérer de lourdes charges de travail. Cela semble faire persister le phénomène de « grande démission », selon l’enquête annuelle de la firme PwC Canada.
Près d’un employé sur quatre au Canada est susceptible de changer d’employeur au cours de la prochaine année, selon l’étude menée auprès de 2000 travailleurs au pays et de près de 54 000 autres dans le monde. Selon Jorj Helou, CRHA, le phénomène de « grande démission » est synonyme de loyauté envers l’organisation.
« Quand on reconnaît que les salaires ne sont pas à la hauteur, que la pression au travail augmente par manque d’effectifs humains, que le climat de travail est trop demandant et stressant, on n’est plus surpris de continuer d’entendre parler de grande démission », analyse Jorj Helou.
L’expert estime que la théorie du psychologue américain Frederick Herzberg est éclairante à ce sujet, alors qu’elle distingue les facteurs d’hygiène (rémunération, conditions de travail) des facteurs d’engagement (intérêt envers la nature du travail, autonomie). « Herzberg explique que, malgré tous les efforts pour développer les facteurs d’engagement, il suffit qu’un des facteurs d’hygiène soit non satisfait pour créer une déconnexion entre l’employé et l’organisation, donc une intention de trouver un autre emploi », précise-t-il.
Main-d’œuvre appauvrie
Toujours selon l’enquête de PwC Canada, près de la moitié des travailleurs canadiens affirment que, même si leur ménage peut couvrir les dépenses, il ne reste plus rien pour l’épargne. Par ailleurs, à peine 22 % des personnes interrogées déclarent que leur charge de travail était souvent ou généralement gérable au cours des 12 derniers mois. Des statistiques qui reflètent l’intensité des pressions vécues au travail.
Un facteur de perturbation relativement nouveau est pointé du doigt : la croissance de l’intelligence artificielle (IA) générative. Celle-ci entraîne déjà des transformations sur le marché du travail.
À l’échelle mondiale, les jeunes générations sont plus optimistes quant à l’impact de cette évolution technologique. Plus de la moitié des employés s’attendent à ce que l’IA ait un impact positif sur leur carrière au cours des cinq prochaines années, et près du tiers estiment qu’elle augmentera leur productivité et leur efficacité au travail.